Lonely Siren

A l’origine de LONELY SIREN, il y a des histoires qui toquent à la porte de l’esprit de Sonia Cat Berro , comme si elles demandaient, avec insistance, avec urgence parfois, à être racontées. Des histoires de l’intime, du sien et de celui des autres, de l’intime universel des sentiments profonds, des émotions amoureuses, des chutes et des renouveaux.

La plume anglophone de Sonia, rodée depuis toujours à l’écoute des standards de jazz et facilitée depuis le berceau par la pratique précoce d’une deuxième langue, l’allemand maternel, s’empare de ces histoires, de ces voyages à l’intérieur de soi.
C’est aussi de la rencontre de ces mots avec les talents de compositeurs et de mélodistes des musiciens que sont nées les chansons de Lonely Siren. Tony PaelemanPierre PerchaudNicolas Moreaux et Christophe Panzani signent les musiques et ont donné une trame musicale fertile et dense à cet univers où cohabitent douceur et puissance, espoir et mélancolie. La musique suggère et porte l’intensité des émotions, et peut parler à tout un chacun par une beauté à la fois simple et sophistiquée qui touche au cœur, dans un univers fort, teinté d’une forme de romantisme moderne.

The Return (adaptation personnelle en anglais de l’envoûtant Odjus Fitxadu de Mayra Andrade et Idan Raichel) raconte avec des images puissantes la renaissance, le renouveau, le souffle qui revient après l’ombre et les tréfonds. Les états amoureux sont explorés dans After the Storm (la fin nostalgique d’une histoire), Very simple song (la douceur simple de l’union harmonieuse), Here (l’espoir de l’amour éternel). La solitude est aussi évoquée, face à soi‐même et à autrui, incandescente dans The Lonely Siren, ou révélatrice de nos propres limitations dans un Walls and Pieces à l’esprit un peu folk. Dans Around my Shoulders, la chaleur du lien entre les êtres, l’amitié profonde, et l’empathie sont les bienfaisants remèdes à cette solitude.

Les arrangements, ciselés, servent le propos, entre codes du jazz et tendances actuelles de cette musique, et trois reprises viennent compléter la mosaïque des situations racontées, des états exposés. Le célèbre Babooshka de Kate Bush et son récit sentimental si unique sont revisités. Le texte poignant de Fran Landesman dans le strandard Scars est particulièrement mis à nu et en lumière par une interprétation en trio chant‐contrebasse‐saxophone qui relie ce disque moderne aux racines du jazz. Enfin, Dança da Solidaoun titre brésilien issu du répertoire de la samba, où l’énergie et la force de la musique abritent la saudade des paroles, illustre parfaitement ce mélange des extrêmes que raconte Lonely Siren.

LONELY SIREN, c’est aussi une voix singulière, généreuse, souple, sans faux‐semblants. Une voix parfaitement maîtrisée pour que l’effort ne se sente pas, pour aller à l’essentiel, pour que les inflexions racontent ce qui existe et qui n’est pas montré.
Cette sirène solitaire, c’est celle qui tantôt se perd et tantôt se retrouve dans l’existence, parfois submergée par la vague, parfois galvanisée par le souffle, toujours inspirée par l’amour pur, l’authenticité, l’autre. La faille, comme celle du rocher, donne finalement la force, et recèle en son sein la richesse de la vie.